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vendredi, février 11, 2005

Google aime le savoir

La version finale du moteur de recherche made in Microsoft, MSN Search, vient d'être lancé et on peut dire que c'est plutôt réussi avec ses 5 milliards de pages indexés et des résultats assez pertinents.

Sentant la concurrence se faire de plus en plus féroce, Google a compris qu'il fallait passer la vitesse supérieure en matière de référencement. Fini les sites de collectionneur de boites de camembert ou des nostalgiques de Frank Sinatra, Google veut du hard knowledge, il veut du savoir pur! (ça tombe plutôt bien vu que nous aussi).

Pour se faire, il a commencé à s'attaquer à l'indexation des thèses et travaux de recherches à travers Google Scholar. Toujours en version beta, cette annexe de Google est assez prometteuse. Dans le même sens, Google a annoncé le colossal projet de numériser (et d'indexer bien sûr!) le contenu de la bibliothèque municipale de New York et des bibliothèques des 4 plus grosses universités américaines: Harvard, Stanford, Michigan et Oxford (excusez du peu). Même si cette opération a quelques limites (Harvard ne donnera accès "qu'à" 40 000 volumes et Oxford limitera l’indexation aux livres paru après 1901 par exemple), le tour de force est tout de même conséquent. Google se donne 6 ans pour parvenir à ce projet.

On peut néanmoins s’alarmer de la puissance idéologique que cela risque d’entraîner au profit des Etats-Unis. Au niveau global, il n’y a pas vraiment de quoi s’inquiéter (les bibliothèques américaines sont autant pourvu d’auteurs de référence français et européens que nos bibliothèques ont des références d’auteurs américains) mais le doute se situe plus vers la recherche et les publications récentes ou en cours. Il y aura très vraisemblablement une diffusion plus large des idées et conceptions américaines au détriment des autres courants de pensée hors Etats-Unis. Les délais de traduction et d’indexation seront autant de barrière à la diffusion de la pensée européenne. Bien entendu, je ne m’étends pas davantage sur la puissance de la langue anglo-saxonne qui n’en sera que plus écrasant avec de telles dispositions. Peut-être qu’une participation à ce projet des bibliothèques des principales capitales européennes permettrait de contrebalancer cette canalisation du savoir aux seules sources américaines.

Dans la même optique, on apprend aujourd'hui que Google serait en négociation avec la Fondation Wikipedia pour héberger une partie de l'encyclopédie.
Pour information, Wikipedia est une encyclopédie en ligne gratuite au format Wiki, c'est à dire que n'importe qui peut modifier les articles afin de corriger une erreur ou pour apporter des précisions sur un sujet. Devant le succès de l'opération, la fondation a de plus en plus de problème financier pour assurer les coûts de bande passante et c'est là que google intervient.
Bien entendu, il n'y a pas d'altruisme dans cette action et Google pourra ainsi renforcer l'image qu'il commence à se bâtir de "eux c'est l'indexation, nous c'est le savoir". Bref, et si l'après-Google était...Google?

Sources: Google Scholar / Wikipedia en France / Annonce partenariat Google & Wikipedia